Ce serait la quote-part au FMI de la Chine en 2030 si l'inextricable formule de calcul actuelle, était encore appliquée. Ce chiffre repose sur des sénarios de croissance, de commerce et de mouvements de capitaux à long terme établis par le CEPII. Le contraste est grand avec la part chinoise de 3,7% en 2007. En 2030, la Chine aurait ainsi un poids quasiment égal à celui de la zone euro, au Conseil d'administration et au Conseil des gouverneurs du FMI. La part de la zone euro enregistrerait ainsi une chute notable par rapport à ses 22,78% actuels.

A l'automne dernier, dans le cadre de la 13ème révision des quotes-parts, une hausse ad hoc a été décidée pour quatre pays émergents - Chine, Corée, Mexique et Turquie - sous-représentés par rapport à leur poids dans l'économie mondiale. Le Conseil des gouverneurs du FMI adoptait également une résolution sur la nécessité d'un nouveau mode de calcul des quotes-parts, au plus tard aux réunions de printemps 2008. Cette révision s'inscrit dans la nécessité pour le Fonds de renforcer sa légitimité qui a été contestée ces dernières années. Le nouveau système devrait être plus simple et plus transparent, et mieux refléter la position relative des différents pays dans l'économie mondiale.

Une formule simplifiée, fondée sur le PIB et l'ouverture, limiterait sans doute la chute de la quote-part de la zone euro dans le long terme. Mais cela ne permettrait pas une meilleure représentation des pays émergents et surtout des pays à faible revenu. La prise en compte du PIB converti aux taux de change de parité de pouvoir d'achat serait à cet effet mieux adaptée. Néanmoins, non seulement on se heurte à des problèmes de données, mais encore cela entre en contradiction avec le fait que les contributions au Fonds et l'aide sont indexées sur les taux de change courant et non PPA. En fait, la solution la plus efficace pour augmenter la part des pays à faible revenu serait d'inclure dans la formule, la population. Ceci serait cohérent avec le fait que la crise affecte chaque individu, avec le rôle moins important qu'avant du FMI comme source d'aide financière et avec la recherche d'une nouvelle légitimité du Fonds comme coordinateur mondial.