La réunion du G20 programmée le 15 novembre à Washington suscite de nombreuses attentes que l’on peut répartir en trois catégories :
une coordination des plans de relance à court terme ;
une impulsion à la réforme du système financier international ;
une impulsion à la réforme du système monétaire international.
Le premier espoir risque d’être déçu. D’un côté, la Chine n’a pas attendu l’avis de ses pairs pour annoncer un plan massif de relance budgétaire ; de l’autre, l’administration Bush pourra difficilement s’engager pour le futur Président Obama, encore moins pour le Congrès. Et les banques centrales, qui n’ont pas attendu la réunion du 15 novembre pour s’engager résolument dans d’importantes baisses de taux d’intérêt, n’ont pour certaines (celle du Japon notamment) plus guère de marge de manœuvre.
Le deuxième sujet – la régulation financière internationale – fera l’objet de discussions intenses. Un certain consensus devrait se dégager pour corriger les défauts les plus évidents de la régulation actuelle (en particulier le caractère pro-cyclique des normes comptables), mais on sait que les Etats-Unis sont très réticents à toute réforme qui conduirait à davantage de régulation ou qui porterait cette régulation à un niveau supra-national.
Le troisième sujet, enfin, pourrait conduire à un renforcement du FMI lui permettant d’affronter les crises de balance des paiements à venir. La Chine, qui pourrait être appelée à contribuer davantage, monnaiera cet apport par une hausse substantielle de ses droits de vote au sein de l’institution. Les Européens, considérés comme sur-représentés, devront alors regrouper leurs forces s’ils veulent peser dans les décisions à venir du FMI. A côté de ce sujet institutionnel, la question des régimes de change risque de ne pas être abordée, alors que c’est un ingrédient important de la crise actuelle. Le G7 a perdu beaucoup de temps à demander à la Chine une réévaluation de sa monnaie ; il appartient au G20 de rattraper le temps perdu en soutenant l’émergence d’un régionalisme monétaire en Asie, afin de rééquilibrer le système monétaire international en s’appuyant sur les forces du marché. |