C’est le solde budgétaire public que prévoit la Commission pour la Grèce en 2009, en pourcentage du PIB. Ce chiffre est comparable à celui d’autres pays européens fortement touchés par la crise (Royaume-Uni, Irlande, Espagne). La dette publique grecque est très élevée (presque 100% du PIB en 2008), mais en dessous de celle de l’Italie et très inférieure à celle du Japon.
Pourtant, la soutenabilité de la dette grecque est particulièrement mise en question : dès janvier 2009, et à nouveau depuis octobre, la notation de la dette grecque a été dégradée, produisant un fort relèvement des taux d’intérêt des emprunts publics. Ce que les marchés sanctionnent avant tout c’est le manque de crédibilité de la politique grecque. Depuis son entrée dans la zone euro en 2001, la Grèce s’est montrée insensible aux critères de Maastricht (son déficit moyen 2002-2008 atteignait -5,3 %), allant jusqu’à produire des informations falsifiées à l’Union européenne.
Face aux tensions actuelles, l’appartenance de la Grèce à la zone euro ne peut suffire à rassurer les marchés : le traité de Maastricht précise que les pays membres n’ont aucune obligation vis-à-vis des dettes publiques des autres membres (la question de savoir en quelles circonstances ils peuvent soutenir les membres défaillants reste débattue). Le plan d’austérité annoncé le 14 décembre par le gouvernement grec ne les a pas rassurés non plus.
L’ajustement budgétaire que la Grèce ne s’est pas imposé depuis son entrée dans la zone euro va se faire sous la pression des marchés, autrement dit dans des conditions financières particulièrement difficiles. Le déclassement de la dette grecque chasse les investisseurs institutionnels et, selon les règles de la BCE, expose cette dette au risque de ne plus être acceptée comme collatéral lors des opérations de refinancement. Quant aux restrictions budgétaires qui devront être renforcées, elles vont briser toute possibilité de reprise de la consommation et de l’activité à court terme, au moment où, selon le ministre de l’Emploi, le taux de chômage pourrait atteindre 18% suite à l’expiration des programmes d’emplois publics financés par l’Union européenne. |
La soutenabilité des finances publiques
in Economie Mondiale 2010,
Thomas Brand, Marcos Poplawski Ribeiro
New Evidence on the Effectiveness of Europe's Fiscal Restrictions,
CEPII Working Paper N°2009-13, July 2009,
Marcos Poplawski Ribeiro
Mauvais temps pour le Pacte,
La Lettre du CEPII N°286 avril 200,
Agnès Bénassy-Quéré, Marcos Poplawski Ribeiro
The Crisis: Policy Lessons and Policy Challenges,
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Agnès Bénassy-Quéré, Benoît Coeuré, Pierre Jacquet, Jean Pisani-Ferry |
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