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	Avril 2009
	-15

	La dégradation de la position extérieure nette américaine peut être évaluée à plus de 15 points de PIB entre la fin de l’année 2007 et la fin de l’année 2008. Depuis le début de la crise deux puissants effets de valorisation ont en effet dégradé le « bilan » de l’économie américaine :
		- l’appréciation du dollar au cours du second semestre 2008 (+13% en termes effectifs réels) a dévalorisé les actifs extérieurs détenus par les résidents américains, généralement libellés en devises étrangères, tandis que la dette extérieure américaine, libellée en dollars, est restée la même ; - la chute de la Bourse partout dans le monde a dévalorisé le portefeuille net américain en actions, les États-Unis dans leur ensemble étant « longs » en actions (mais « courts » en obligations).
	Dès avant la crise, la position extérieure nette américaine était déjà fortement déficitaire et très inférieure à ce que l’on pourrait attendre étant donné le niveau de développement et la démographie américaine (graphique). La dégradation intervenue depuis n’est pas de nature à rendre optimiste sur le dollar ; mais prévoir l’évolution du billet vert est aujourd’hui particulièrement périlleux. D’un côté, les frémissements de reprise aux États-Unis, en Chine et sur les marchés de matières premières militent pour un dollar fort. De l’autre, la question des déséquilibres mondiaux est toujours d’actualité. Si la remontée du taux d’épargne privé américain a permis de résorber en partie le déficit courant du pays, la dégradation brutale des finances publiques pourrait rapidement se traduire par une replongée du solde extérieur.

	Graphique : La position extérieure nette américaine, en % du PIB Note : NFA1, NFA2 : deux évaluations alternatives de la position extérieure nette américaine ; NFAC : position extérieure nette « théorique », compte tenu des fondamentaux de l’économie américaine (démographie, niveau de développement, dette publique). Source : Bénassy-Quéré, Béreau et Mignon (2008).

	The Dollar in the Turmoil, A. Bénassy-Quéré, S. Béreau et V. Mignon, Document de travail du CEPII 2009-08, 2008.