L’euro a 10 ans ! Cet anniversaire intervient dans une conjoncture mondiale particulièrement difficile. Alors que des secousses monétaires ébranlent leurs voisins européens, les pays de la zone euro peuvent se réjouir de la stabilité que leur apporte la monnaie unique. Mais l’éclatement de la bulle immobilière espagnole, les difficultés de la Grèce soulignent aussi que le bilan macroéconomique de l’euro est mitigé.
En abandonnant leurs monnaies nationales pour créer l’euro, les pays de la zone savaient qu’ils perdaient l’outil monétaire de réglage du cycle et que la politique commune, décidée à l’échelle de la zone, risquait de n’être pas adaptée à leur situation propre. Ils n’ont cependant pas pris l’entière mesure de ce que cela impliquait en matière de gestion budgétaire. Quant à la pression communautaire, elle s’est excessivement centrée sur le respect du pacte de stabilité, au détriment de la coordination européenne et de la gestion du cycle, tandis que le mandat étroit de la BCE contribuait aux fluctuations pro-cycliques du taux de change de l’euro.
Sur le plan microéconomique, la monnaie unique a bien produit les gains attendus d’une réduction des coûts de transaction et d’une plus grande transparence des prix. Plusieurs études menées sur les firmes françaises indiquent que la diversité des produits échangés s’est accrue et que la dispersion des prix s’est réduite au sein de la zone euro du fait d’une plus grande pression concurrentielle. |