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N� 1993-03 |
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Août |
R�gle, discr�tion et r�gime de change
en Europe |
Pierre Villa |
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On construit un modèle d'économie
ouverte où la politique monétaire consiste à fixer le taux
d'intérêt, ce qui permet de la formaliser comme indépendante
de la politique budgétaire. Cela nous permet de discuter la crédibilité
des règles de politique économique, la productivité de la
coordination des règles et la capacité stabilisatrice des politiques
keynésiennes discrétionnaires. On montre enfin que l'indépendance
de la Banque centrale peut conduire à des équilibres très
inefficaces. Il est donc nécessaire pour la construction monétaire
européenne d'envisager des procédures de coordination des trois
instances de politique économique (budgétaire, monétaire
et de revenu).
Il existe deux courants qui ont un angle d'attaque différent de la question de la construction monétaire européenne : le premier inspiré par la Nouvelle Ecole Classique et le second par l'Ecole Keynésienne. Le premier met l'accent sur la crédibilité de la politique
monétaire anti-inflationniste de la Banque Centrale Européenne. Celle-ci devrait être obtenue
grâce à son indépendance vis-à-vis des deux instances de politique budgétaire et de revenu
(Etat, Syndicat, Patronat) ainsi qu'en lui donnant institutionnellement des préférences affectant
un poids relatif en matière d'inflation plus important que le poids des différentes instances
budgétaires des pays de l'Union et en tout cas un poids plus important que celui de la société
en général, parce que par essence l'Etat ou la Société sont enclins à l'inflation par répugnance
pour le chômage. Le second optique met surtout en avant le fait que l'inflation peut être un
phénomène aussi bien budgétaire que monétaire, que la discipline précède la crédibilité et que
a coordination est plus cruciale que la crédibilité si on veut éviter des surenchères de
politiques restrictives.
Nous voulons montrer dans cet article que les inconvénients liés au projet de
construction monétaire européenne avec banque centrale indépendante peuvent être
importants et qu'il est nécessaire d'introduire des procédures de concertation entre les autorités
économiques si on ne veut pas provoquer des couplages de politiques monétaires restrictives
et budgétaires expansionnistes qui, comme le montrent les exemples récents, ont des effets
néfastes sur l'investissement et la croissance. Pour ce faire, nous nous proposons de bien isoler
les deux écoles de pensée au niveau macro-économique et d'en souligner les présupposés.
Cela nous permettra de mettre en avant les résultats marquants concernant les deux modèles et
les régimes de change. En outre, un des produits adjoint de notre article et non des moindres,
est de fournir un formalisme unifié du modèle de Mundell-Fleming sous forme réduite dont
nous pensons qu'il est "productif" pour l'analyse économique en général. |
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