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N� 1994-06 |
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Juillet |
R�glementation et prise de risque des
interm�diaires financiers |
Beno�t Mojon |
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Le mouvement général de déréglementation
des systèmes financiers, impulsé aux Etats-Unis dans les années
1970 et poursuivi dans les années 1980 dans beaucoup de pays de l'OCDE,
a abouti au début des années 1990 à des crises financières
et à des récessions macro-économiques très virulentes.
L'étude s'appuie essentiellement sur l'observation de sept pays : Finlande,
France, Japon, Norvège, Suède, le Royaume Uni et les Etats-Unis.
Le texte rappelle brièvement que ce mouvement international de déréglementation
a des déterminants macro-économiques forts. Il décrit ensuite
comment l'instabilité financière résulte en partie d'une
conjoncture favorable à son émergence. En effet, l'expansion du
crédit qui suit la déréglementation intervient dans une
conjoncture favorable, qui est propice à la surévaluation de la
capacité de remboursement des emprunteurs. De même, la crise financière
est d'autant plus virulente que l'insolvabilité des emprunteurs intervient
dans un contexte de récession, qu'elle renforce, mais qui résulte
aussi de chocs exogènes imprévisibles (chute du commerce avec
l'URSS en Finlande, ou contre-choc pétrolier en Norvège,...).
Dans une seconde partie, le caractère délibéré
ou subit de la prise de risque accrue des intermédiaires financiers est
étudié. Les arguments des auteurs en faveur de chacune de ces
deux approches sont repris.
Pour les partisans de la première approche, le comportement d'aléa
moral des banques, après que la déréglementation ait supprimé
leur rente de monopole, explique leur dérive vers des prises de risque
plus importantes. Les banques ont des stratégies plus risquées
parce que, du fait de l'assurance des dépôts, elles n'assument
que partiellement le risque en cas d'échec, alors qu'elles en tirent
tous les bénéfices en cas de réussite. Dans cette approche,
la perte de rentes de monopole est déterminante car ce sont ces rentes
qui antérieurement à la déréglementation limitaient
la prise de risque, les intermédiaires financiers ne voulant pas risquer
de les perdre en cas de faillite.
Pour les partisans de la seconde approche, la prise de risque accrue des intermédiaires
financiers n'est pas délibérée mais subit. Dans un environnement
en pleine mutation, l'incertitude radicale qui caractérise le risque
de crédit est accrue. Dans le contexte de la déréglementation,
la course aux parts de marché induit un mimétisme des intermédiaires
dans la sous-évaluation du risque. |
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