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N� 1995-06 |
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Septembre |
La mesure du capital �ducatif |
Pierre Villa |
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Nous calculons pour la France des séries
temporelles partielles et globales de ce qu'il est convenu d'appeler le capital
humain macroéconomique en utilisant le niveau d'éducation comme
facteur discriminant de la qualité et de l'efficacité des différentes
catégories de travail. La méthode est celle de l'inventaire permanent.
Elle mobilise des données démographiques concernant la structure
par âge et par sexe de la population et les taux d'activité, des
données d'éducation ayant trait aux diplômes et à la
durée des études et des données d'enquêtes concernant
le lien entre les salaires et les niveaux d'éducation.
Cela nous permet de calculer plusieurs indicateurs du capital, de l'investissement
et des déclassements en éducation : le stock de bacheliers dans
la population de 15-65 ans, la structure par durée des études
de la population active, le stock d'éducation en (personnes*durée
des études). La durée moyenne des études et la structure
par niveau éducatif de la population active évoluent lentement
et sont peu perturbées par les guerres, mais montrent deux ruptures vers
1960 (baby-boom) et 1980 (allongement des études au delà du secondaire).
La réduction des inégalités devant l'éducation semble
plafonner à son maximum dans les années récentes si on
a la mesure par le rapport écart-type/moyenne de la durée des
études dans la population active. L'investissement éducatif dépend
dans ses fluctuations des guerres et des successions de classes creuses et pleines
mais, dans sa tendance, il dépend de l'augmentation de l'éducation
des femmes et de leur taux d'activité ainsi que de l'allongement de la
durée des études au delà du secondaire dans l'après-guerre.
Plus précisément, l'effort éducatif stagne avant la première
guerre mondiale pour des raisons démographiques. Dans l'entre-deux-guerres,
le taux d'accumulation en éducation est stable et celui des femmes rejoint
celui des hommes en raison de la baisse des taux d'activité féminins
et des pertes de guerre masculines. La reprise du taux d'accumulation en 1935,
provient de l'entrée dans l'activité des générations
plus nombreuses de l'après première guerre mondiale. De 1946 à
1962, la baisse du taux d'accumulation produit de la diminution du taux d'activité
des jeunes, de la reprise d'activité des adultes et de l'apparition des
classes creuses de la deuxième guerre mondiale. De 1962 à 1980,
le taux d'investissement éducatif résulte de l'allongement des
études des femmes, de l'entrée dans l'activité des générations
du baby-boom et de l'augmentation d'activité des femmes. Depuis 1980,
l'allongement de la durée des études fait stagner le taux d'accumulation
en éducation dans la population active.
En faisant l'hypothèse que l'efficacité du travail est proportionnelle
au salaire versé, il est possible de calculer d'autres indicateurs du
travail à qualité et efficacité constantes selon l'élasticité
de substitution entre les catégories de travailleurs ayant atteint un
certain nombre d'années d'études. Pour un indice de Cobb-Douglas,
le capital humain croît plus lentement que la durée des études
parce que la substitution est partielle. L'élévation du niveau
éducatif à partir de 1970 ne correspond pas à l'éventail
des salaires. |
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