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N� 1996-11 |
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Octobre |
Croissance et contraintes financi�re dans
les PED |
Pierre Villa |
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Les pr�teurs internationaux ont pris l'habitude
d'exercer un contr�le financier sur les Etats souverains de certains pays en d�veloppement.
Des restrictions de cr�dit (voire m�me un rationnement) sont exerc�es pour que
soit respect�e une certaine solvabilit� mesur�e par des ratios prudentiels macro-�conomiques
du type Endettement / PIB ou Charges d'int�r�t / Exportations. En utilisant ces
crit�res, les pr�teurs veulent se pr�munir contre le risque qu'un pays refuse
de rembourser sa dette ou tout au moins en demande le moratoire, parce que les
conditions de sa croissance se sont d�t�rior�es � tel point que les co�ts associ�s
� un d�faut de paiement sont plus faibles que les gains attendus � s'affranchir
des charges de la dette. Cependant ces crit�res ne permettent pas toujours d'�carter
les risques : les diff�rents plans � Brady �, les moratoires et les remises de
dette montrent qu'il est souvent n�cessaire de red�finir apr�s coup un partage
du risque entre pr�teurs et emprunteurs. L'application de ces crit�res de solvabilit�
peut m�me parfois, lorsque l'investissement vient buter contre la contrainte financi�re,
cr�er un cercle vicieux de ralentissement de la croissance. Afin de pr�ciser la
nature de ce � pi�ge de croissance �, nous d�veloppons tout d'abord un mod�le
de d�s�quilibre simple pour un petit pays dont les caract�ristiques sont proches
de celles de certains pays en d�veloppement : pas de march� financier national,
pas d'acc�s aux march�s boursiers, raret� du capital physique et abondance du
travail. On distingue deux r�gimes sur le march� des biens selon que le pays est
exportateur ou importateur net et deux r�gimes d'investissement selon que ce dernier
est d�termin� par la demande ou par les contraintes financi�res. Les anticipations
de croissance de la demande sont rationnelles. Cela nous permet de faire une typologie
de la croissance � moyen terme. Lorsque le taux de croissance garanti par le taux
d'�pargne est inf�rieur au taux d'int�r�t r�el, la contrainte financi�re limite
la croissance : la demande int�rieure chute en effet pour financer les int�r�ts
de la dette. L'investissement diminue, ce qui limite l'espoir d'obtenir un exc�dent
commercial dans l'avenir et perp�tue la r�cession. Ce mod�le est ensuite �tendu
dans une maquette � deux pays afin d'�tudier les interactions entre pays d�velopp�
et pays en d�veloppement � moyen terme (le pays d�velopp� est suppos� ne subir
aucune contrainte financi�re et �tre en r�gime de ch�mage mixte keyn�so-classique).
L� encore le pi�ge financier de croissance peut op�rer dans les cas de hausse
du taux d'int�r�t mondial ou de hausse de la demande interne du PED. Dans ce cas,
le pays d�velopp� peut se trouver entra�n� dans une r�cession permanente. L'exercice
reste th�orique, mais montre bien comment, dans un monde keyn�sien, mais o� peuvent
subsister des p�nuries de capital, le respect strict des contraintes prudentielles
peut affaiblir durablement la croissance mondiale. |
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