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N� 1997 - 11 |
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Juin |
Estimation du cycle à l'aide d'un
modèle à tendance stochastique et application au Royaume-Uni |
Laurence Boone |
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Lucas (1977) a institutionnalis� la n�cessit�
d'�tablir un ensemble de faits stylis�s du cycle, c'est-�-dire, un ensemble de
traits communs aux pays d�velopp�s � �conomie de march� des mouvements �conomiques.
Un tel exercice conna�t des difficult�s imm�diates. Pour construire un ensemble
de faits stylis�s, les statistiques utilis�es sont simplement des estimations
de variance et de covariance. Cependant elles n'ont un sens que si l'on suppose
que la s�rie �tudi�e est stationnaire. Or la plupart des grands agr�gats macro-�conomiques
(PIB, consommation, investissement, prix ...etc.) ne sont pas stationnaires. Un
certain nombre de transformations sont donc propos�es par la litt�rature �conom�trique,
telles que diff�rencier les s�ries, extraire la tendance...etc. Parmi ces m�thodes,
la plus populaire est sans conteste le filtre de Hodrick-Prescott. D�velopp�e
en 1981 pour une application au cycle am�ricain, elle est simple et ne n�cessite
aucune estimation ni mod�lisation. Ce filtre a donc �t� �norm�ment utilis� dans
la litt�rature (Backus et Kehoe 1992, Danthine et Donaldson 1993, Christodoulakis
et al. 1995). Cependant, il a fait assez rapidement l'objet de vives critiques
(King et Rebelo 1993, Harvey et Jaeger 1993, Cogley et Nason 1995, parmi d'autres)�:
ainsi son utilisation affecterait de fa�on significative les propri�t�s stochastiques
des donn�es (la variance et la covariance de la s�rie filtr�e perdant tout pouvoir
informatif), de fa�on irr�guli�re (ce qui prive de sens toute comparaison entre
s�ries)�; les propri�t�s des s�ries ainsi filtr�es refl�teraient beaucoup plus
les propri�t�s du filtre que des donn�es originales.
Dans un papier r�cent Boone et Hall (1995) proposent une m�thode de d�composition
des donn�es reposant sur le mod�le � tendance stochastique, qui appara�t plus
satisfaisant que le filtre de Hodrick-Prescott, tant d'un point de vue analytique
que num�rique, puisqu'une �tude Monte Carlo montre qu'il d�compose une s�rie en
tendance et en cycle de fa�on syst�matiquement plus performante.
Ce papier a vocation m�thodologique. La m�thode d�velopp�e par Boone et Hall est
pr�sent�e et expliqu�e en comparaison avec le filtre de Hodrick-Prescott. Il est
soulign� que la strat�gie repose sur une v�ritable mod�lisation des donn�es�;
il n'y a pas de restrictions arbitraires des param�tres mais estimation par le
maximum de vraisemblance et v�rification statistique de la robustesse de la repr�sentation.
De plus, une distinction est faite entre erreurs de mesure et fluctuations de
court terme, qui ne pouvait �tre r�alis�e avec les m�thodes pr�c�dentes. Enfin,
il est possible de prendre en compte des changements de r�gime.
Dans ce but, une application de la m�thode au Royaume-Uni est explicit�e. Les
diff�rentes �tapes permettant de satisfaire les crit�res d�crits ci-dessus sont
d�taill�es. Il est ainsi possible d'analyser les mouvements du cycle britannique,
de distinguer chocs exog�nes exceptionnels de fluctuations induites par le fonctionnement
m�me de l'�conomie. La m�thode se r�v�le �tre plus qu'une simple sophistication
�conom�trique, puisque elle permet d'obtenir de nouveaux r�sultats. En particulier,
la consommation appara�t plus lisse que le revenu (contrairement aux r�sultats
de recherche pr�c�dente, tels que Backus et Kehoe 1992), l'investissement moins
volatile apr�s-guerre, les prix contra-cycliques. |
Texte intégral (pdf) |
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Mot-clés |
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Classification JEL |
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