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N� 2001- 04 |
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Mars |
Discrimination commerciale :une mesure
à partir des flux bilatéraux |
Guillaume Gaulier |
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Les cycles de négociations
multilatérales successifs ont conduit à d'importantes réductions
tarifaires. Cependant, ces barrières traditionnelles ont souvent laissé
place à des protections non-tarifaires diverses et dont l'évaluation
est très malaisée. Ce travail propose une méthode d'évaluation
indirecte de l'ensemble des obstacles au commerce de biens, à partir d'une
mesure des discriminations dans le choix des partenaires commerciaux. La discrimination
est définie comme l'inégalité de fait dans l'accès
à un marché (un pays, un produit) pour les fournisseurs étrangers.
La présence d'obstacles au commerce (tarifaires ou non) devrait induire des distorsions dans la distribution géographique des approvisionnements. Confrontés à des marchés protégés, seuls certains fournisseurs accepteront de supporter les coûts d'accès résultant des barrières, cela même si ces coûts sont identiques pour tous (pas de discrimination ex-ante). L'hétérogénéité des fournisseurs (par exemple du fait d'une différenciation verticale des produits) est à l'origine de cette prédiction. Plus les barrières sont importantes, plus les importations seront concentrées sur un petit nombre de partenaires commerciaux et les parts de marchés éloignées de celles résultant d'une distribution basée sur le poids des fournisseurs dans le marché mondial. De telles situations conduisent à un indicateur de discrimination élevée.
La distribution des flux commerciaux est mesurée à l'aide de l'intensité relative, c'est à dire du ratio d'un flux observé à un flux théorique, ce dernier étant défini par les poids respectifs dans le commerce mondial de l'exportateur d'une part et de l'importateur d'autre part. L'indicateur de discrimination agrège l'information fournie par les intensités relatives d'un importateur vis à vis des différents exportateurs. Il est corrigé de l'impact de la distance géographique ainsi que des différences de taille des pays (toutes choses égales par ailleurs, les petits pays ont des importations moins diversifiées que les grands).
Depuis une trentaine d'année, la baisse des indicateurs de discrimination indique qu'il y a eu une tendance prononcée à la libéralisation. Les résultats confirment l'avance des pays industrialisés en matière d'ouverture. Ils mettent toutefois en évidence les difficultés d'accès persistantes au marché japonais, contrastant avec l'ouverture des pays de langue anglaise. À l'exception de la Chine et de la Corée (dont l'ouverture commence dans les années 70, n'empêchant pas un niveau de discrimination encore élevé en Chine), les PVD ont commencé à ouvrir leurs marchés dans la seconde moitié des années 80 (en particulier dans le cas du Brésil et de la Turquie). Cette tendance a conduit à un rattrapage relativement rapide des niveaux d'accessibilité des pays industrialisés. Les résultats de l'estimation d'une équation de croissance montrent qu'il n'est pas évident que les pays aient systématiquement bénéficié d'un surcroît de croissance du fait de la libéralisation commerciale.
Dans l'ensemble les résultats de l'indicateur de discrimination sont confortés par la comparaison avec d'autres mesures de protection (indicateurs synthétiques du FMI ou du Fraser Institute). Des différences importantes dans le classement des pays apparaissent cependant. L'indicateur de discrimination couvre par ailleurs un champ nettement plus large que ses concurrents dans les dimensions sectorielles et temporelles. |
Résumé |
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Protection commerciale, ouverture commerciale,
accès au marché, croissance |
Mot-clés |
C23, F13, F14, 057 |
Classification JEL |
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