Au cours de ces dernières années, la pression concurrentielle a conduit les entreprises à rechercher des zones de production à bas coûts, donnant lieu à une réorganisation mondiale des processus de production. La Chine est un des grands bénéficiaires de ces processus d’externalisation. Du fait de ses infrastructures, de la quantité et de la qualité de sa main d’œuvre, elle est devenue une des plus grandes sinon la plus grande base de production mondiale de produits manufacturés à bas coûts. Les succès de la Chine dans les productions à forte intensité de main d’œuvre peuvent-ils se reproduire dans les secteurs sophistiqués à forte valeur ajoutée, telle est une des questions cruciales qui se posent désormais.

La Chine mène une politique industrielle avec l ’ambition de se doter de producteurs de rang mondial dans des secteurs de haute technologie. Pour cela elle allie une politique de coopération avec les plus grandes entreprises mondiales et le soutien à des entreprises locales. Dans bien des domaines, l’expansion très rapide du marché intérieur chinois donne aux autorités de Pékin un important pouvoir de négociation avec les firmes étrangères, notamment en matière de transferts de technologie.

En dépit d’atouts majeurs dont elle dispose, la politique industrielle chinoise soulève des interrogations : quelle est l’efficacité des interventions gouvernementales ? les entreprises chinoises répondent-elles aux exigences financières et de gestion qui sont le garant d’un bon développement industriel ?

Pour donner un éclairage sur les forces et les faiblesses de la politique industrielle en Chine, Andrea Goldstein s’appuyera sur le cas de l’industrie aéronautique et Joël Voisin-Ratelle présentera le modèle chinois des technologies de l'information. Olivier Marc apportera son expérience de terrain.