Le choix du futur président de la Fed : un noeud gordien pour le président Obama
Tout oppose les deux candidats à la succession de Ben Bernanke à la tête de la Fed, Larry Summers et Janet Yellen.
Par Christophe Destais
Pour le Président Obama, l’été 2013 est plutôt calme. Cette année est sans élection, l’économie américaine maintient un rythme de croissance insuffisant pour faire baisser rapidement le chômage mais honorable et enviable vu de l’autre côté de l’Atlantique. Dans le domaine budgétaire, le Président s’efforce de convaincre le Congrès de revenir sur les coupes aveugles auxquelles une succession de compromis avait conduit mais, pour le moment au moins, ces réductions de dépenses n’ont pas remis en cause la croissance. C’est donc avec une relative sérénité que le président américain devrait pouvoir réfléchir à une nomination importante qu’il doit soumettre à l’approbation du Sénat à l’automne, celle au poste de Président du Conseil de la Réserve Fédérale, plus connu sous le nom de Fed.
Le second mandat de Ben Bernanke, l’actuel titulaire, vient à échéance en janvier 2014. Il n’y aurait aucun obstacle juridique à ce que M. Bernanke soit nommé pour un troisième mandat de 4 ans (son prédécesseur, Alan Greenspan, a occupé le poste de 1987 à 2006). Mais ses déclarations ainsi que celles du Président Obama ne laissent guère de doute sur le départ de l’actuel président de la Fed. Il avait été nommé à ce poste en 2005 par George Bush mais renouvelé en 2009, en pleine crise, par Barack Obama. Alan Greenspan avait également été nommé par un président républicain et renouvelé -à deux reprises- par un président démocrate, Bill Clinton. Son prédécesseur, Paul Volker, avait été nommé par Jimmy Carter et renouvelé une fois par Ronald Reagan. L’idée qui prévaut aujourd’hui est qu’après 27 années de présidents de la Fed républicains, le tour est venu pour les démocrates de nommer un des leurs à la tête de la banque centrale.
Deux noms sont le plus fréquemment évoqués : Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor de Bill Clinton et ancien principal conseiller économique du Président Obama durant son premier mandat et Janet Yellen, l’actuelle vice-présidente de la Fed, nommée à ce poste par M. Obama en 2010.
Pour le président américain, s’il s’en tient à ces deux noms, les données du choix sont simples car beaucoup oppose les deux candidats.
Lorsqu’il n’occupe pas de fonctions officielles dans les administrations démocrates, M. Summers est professeur d’économie à Harvard, une université qu’il a présidée au début des années 2000 avant d’être poussé à la démission à la suite de propos controversés sur les femmes. Il est également commentateur dans les colonnes du Financial Times et conseille des entreprises de Wall Street, en particulier Citigroup par où sont passés de nombreux caciques des administrations démocrates. Comme secrétaire adjoint puis secrétaire au Trésor de Bill Clinton, dans les années 1990, M. Summers a eu le privilège de gérer une situation d’une prospérité exceptionnelle marquée par les dividendes de la fin guerre froide et une accélération de la croissance due en particulier aux investissements massifs des entreprises américaines dans les technologies de l’information. Il a joué un rôle actif dans la gestion des crises financières mexicaine (1995) et asiatique (1997-1998) durant lesquelles les États-Unis avaient apporté un soutien aux pays en crise aux côtés du FMI. Durant ces années, M. Summers a été un artisan de la poursuite de la dérégulation des marchés financiers américains. Il avait en particulier apporté son soutien au Congrès républicain et au président de la Fed d’alors, Alan Greenspan, pour tuer dans l’œuf une tentative de régulation des transactions de gré à gré sur des produits financiers dérivés. Les risques accumulés dans l’ombre sur ces transactions ont joué un grand rôle dans le déclenchement de la crise de 2007-2008, en particulier la faillite de l’assureur AIG qui n’a pu être finalement évitée que grâce à un soutien massif de… la Fed. Encore en 2005, M. Summers avait qualifié de passéistes et largement infondées les mises en garde prémonitoires sur les risques de crise financière d’un autre économiste, Raghuram Rajan, qui vient, lui, d’être nommé à la tête de la banque centrale indienne. M. Summers a critiqué récemment la politique d’achat massif de titres de la dette publique et hypothécaire visant à faire baisser les taux d’intérêt de long terme, le quantitative easing, mise en œuvre depuis la fin 2008 par la Fed et à laquelle Mme Yellen a été étroitement associée. On lui prête une préférence pour le soutien budgétaire à l’économie plutôt que par des politiques monétaires ultra-accommodantes. Ses partisans font valoir le fait qu’il a une approche globale de l’économie et qu’il pourrait avoir moins de réticence à mettre les « mains dans le cambouis » de la régulation financière. Il est possible qu’à l’image de Gary Gensler, son ancien collaborateur au Trésor américain devenu président de la CFTC -l’organisme en charge de la régulation des marchés d’instruments financiers dérivés-, Larry Summers se découvre une vocation tardive de régulateur financier rigoureux.
Personne aux Etats-Unis ne conteste les facultés intellectuelles exceptionnelles de M. Summers mais on lui reproche son excès d’assurance, son caractère abrasif, sa faible capacité à écouter. Il bénéficie probablement du soutien des principaux responsables de la politique économique américaine qui entourent le Président, qui sont souvent aussi ses anciens collègues ou collaborateurs et à la nomination desquels il a pu contribuer. Le seul économiste qui se soit exprimé en sa faveur dans la presse est Bradford Delong, un économiste marqué à gauche, qui souligne les qualités intellectuelles exceptionnelles de son ancien co-auteur et surtout sa capacité à innover (creative thinking).
Des articles de presse laissent penser que M. Summers a, d’ores et déjà, la préférence du Président qui aurait notamment été amené à le soutenir face à des sénateurs réticents. L. Summers est le neveu du grand économiste américain de l’après-guerre, Paul Samuelson.
Janet Yellen a un profil très différent. Spécialiste d’économie monétaire, elle a enseigné à Harvard et à Berkeley. Pendant les années Clinton, elle a été successivement un des sept membres du Conseil de la Réserve Fédérale et présidente du Conseil des Conseillers Economiques du Président. Durant la décennie qui a suivi, de 2004 à 2010, elle a dirigé la filiale régionale de la Fed qui couvre le grand ouest américain, la Federal Reserve Bank de San Francisco, et participé à ce titre aux réunions du comité de politique monétaire de la Fed, le FOMC, notamment à celles qui ont pris les décisions importantes après le déclenchement de la crise de 2007-2008. En 2010, Mme Yellen a été nommée par le président Obama vice présidente de la Fed. Sa nomination avait été ratifiée par le Sénat.
Mme Yellen a la réputation d’être dovish, c'est-à-dire favorable à une politique monétaire accommodante pour soutenir l’activité au risque d’une accélération de l’inflation. Dans les circonstances actuelles, cette réputation plaide plutôt pour elle dans la mesure où l’inflation est très faible et où le niveau du chômage, encore élevé quoiqu’en baisse, est un indicateur de capacités de production inutilisés et, donc, de marges de croissance non-inflationnistes. Ses interventions publiques et les comptes-rendus du FOMC montrent qu’elle avait été parmi les premières à mettre en garde la Fed sur les risques liés au retournement du marché immobilier en 2007 et sur certains dysfonctionnements du secteur financier américain.
Mme Yellen est mariée à George Akerloff, professeur à l’université de Bekerley et prix Nobel d’économie pour ses travaux sur le rôle des asymétries d’information dans le fonctionnement des marchés et auteur d’un très célèbre article sur le marché des véhicules d’occasion aux Etats-Unis (The market for « lemons »).
Mme Yellen n’a jamais travaillé pour le secteur privé. Elle a la réputation d’être plus à l’écoute de ses interlocuteurs que son rival.
Ayant l’image d’une démocrate plus traditionnelle, Mme Yellen bénéficie du soutien de la majorité de la gauche du parti ainsi que de celles et ceux qui sont favorables à la nomination d’une femme à ce poste mais elle est également soutenu par économiste de tous bords, des observateurs ou des intervenants de marché plus neutres. Ces derniers font valoir son sens de l’écoute et ses compétences techniques. Elle rallie finalement les suffrages de celles et ceux que ce qu’ils perçoivent comme la morgue ou l’excès d’assurance voire le machiavélisme attribué à M. Summers effraient.
Ainsi, les données du choix du Président Obama sont claires. S’il choisit Mme Yellen, tout laisse penser que la politique monétaire américaine s’inscrira dans la continuité de celle impulsée par Ben Bernanke qui vise à créer des conditions monétaires très favorables à la croissance tant que le niveau du chômage reste anormalement élevé aux standards américains. La politique d’achats de titres devrait se ralentir progressivement si la croissance se confirme et celle de taux d’intérêt quasi-nuls se poursuivre au moins jusqu’à ce que le taux de chômage baisse jusqu’à 6,5%, comme l’a déjà annoncé le FOMC. S’il choisit Larry Summers, il y aura davantage d’incertitudes tant sur la politique de la Fed que sur le style de management qu’il mettra en oeuvre. Il est possible que l’orientation générale de la politique monétaire sera moins accomodante. Elle sera en tout cas plus incertaine.
Reste pour le président le choix d’un troisième candidat. Lors d’une récente réunion avec des sénateurs républicains, M. Obama aurait évoqué le nom de Donald Khon, l’ancien vice-président de la Fed. Un banquier central très respecté, qui a fait toute sa carrière au sein de la Fed, avant d’en être nommé Vice-Président en 2006 par George Bush. D’autres économistes démocrates sont également évoqués. Laura Tyson a été un proche conseiller du Président Clinton. Elle est plutôt spécialiste des questions budgétaires. Alan Blinder est un ancien vice-président de la Fed nommé à ce poste par Bill Clinton. Christina Romer a été la première présidente du Conseil des Conseillers Economiques du Président Obama. Les deux derniers cités ont déjà apporté publiquement leur soutien à Janet Yellen.
Le second mandat de Ben Bernanke, l’actuel titulaire, vient à échéance en janvier 2014. Il n’y aurait aucun obstacle juridique à ce que M. Bernanke soit nommé pour un troisième mandat de 4 ans (son prédécesseur, Alan Greenspan, a occupé le poste de 1987 à 2006). Mais ses déclarations ainsi que celles du Président Obama ne laissent guère de doute sur le départ de l’actuel président de la Fed. Il avait été nommé à ce poste en 2005 par George Bush mais renouvelé en 2009, en pleine crise, par Barack Obama. Alan Greenspan avait également été nommé par un président républicain et renouvelé -à deux reprises- par un président démocrate, Bill Clinton. Son prédécesseur, Paul Volker, avait été nommé par Jimmy Carter et renouvelé une fois par Ronald Reagan. L’idée qui prévaut aujourd’hui est qu’après 27 années de présidents de la Fed républicains, le tour est venu pour les démocrates de nommer un des leurs à la tête de la banque centrale.
Deux noms sont le plus fréquemment évoqués : Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor de Bill Clinton et ancien principal conseiller économique du Président Obama durant son premier mandat et Janet Yellen, l’actuelle vice-présidente de la Fed, nommée à ce poste par M. Obama en 2010.
Pour le président américain, s’il s’en tient à ces deux noms, les données du choix sont simples car beaucoup oppose les deux candidats.
Lorsqu’il n’occupe pas de fonctions officielles dans les administrations démocrates, M. Summers est professeur d’économie à Harvard, une université qu’il a présidée au début des années 2000 avant d’être poussé à la démission à la suite de propos controversés sur les femmes. Il est également commentateur dans les colonnes du Financial Times et conseille des entreprises de Wall Street, en particulier Citigroup par où sont passés de nombreux caciques des administrations démocrates. Comme secrétaire adjoint puis secrétaire au Trésor de Bill Clinton, dans les années 1990, M. Summers a eu le privilège de gérer une situation d’une prospérité exceptionnelle marquée par les dividendes de la fin guerre froide et une accélération de la croissance due en particulier aux investissements massifs des entreprises américaines dans les technologies de l’information. Il a joué un rôle actif dans la gestion des crises financières mexicaine (1995) et asiatique (1997-1998) durant lesquelles les États-Unis avaient apporté un soutien aux pays en crise aux côtés du FMI. Durant ces années, M. Summers a été un artisan de la poursuite de la dérégulation des marchés financiers américains. Il avait en particulier apporté son soutien au Congrès républicain et au président de la Fed d’alors, Alan Greenspan, pour tuer dans l’œuf une tentative de régulation des transactions de gré à gré sur des produits financiers dérivés. Les risques accumulés dans l’ombre sur ces transactions ont joué un grand rôle dans le déclenchement de la crise de 2007-2008, en particulier la faillite de l’assureur AIG qui n’a pu être finalement évitée que grâce à un soutien massif de… la Fed. Encore en 2005, M. Summers avait qualifié de passéistes et largement infondées les mises en garde prémonitoires sur les risques de crise financière d’un autre économiste, Raghuram Rajan, qui vient, lui, d’être nommé à la tête de la banque centrale indienne. M. Summers a critiqué récemment la politique d’achat massif de titres de la dette publique et hypothécaire visant à faire baisser les taux d’intérêt de long terme, le quantitative easing, mise en œuvre depuis la fin 2008 par la Fed et à laquelle Mme Yellen a été étroitement associée. On lui prête une préférence pour le soutien budgétaire à l’économie plutôt que par des politiques monétaires ultra-accommodantes. Ses partisans font valoir le fait qu’il a une approche globale de l’économie et qu’il pourrait avoir moins de réticence à mettre les « mains dans le cambouis » de la régulation financière. Il est possible qu’à l’image de Gary Gensler, son ancien collaborateur au Trésor américain devenu président de la CFTC -l’organisme en charge de la régulation des marchés d’instruments financiers dérivés-, Larry Summers se découvre une vocation tardive de régulateur financier rigoureux.
Personne aux Etats-Unis ne conteste les facultés intellectuelles exceptionnelles de M. Summers mais on lui reproche son excès d’assurance, son caractère abrasif, sa faible capacité à écouter. Il bénéficie probablement du soutien des principaux responsables de la politique économique américaine qui entourent le Président, qui sont souvent aussi ses anciens collègues ou collaborateurs et à la nomination desquels il a pu contribuer. Le seul économiste qui se soit exprimé en sa faveur dans la presse est Bradford Delong, un économiste marqué à gauche, qui souligne les qualités intellectuelles exceptionnelles de son ancien co-auteur et surtout sa capacité à innover (creative thinking).
Des articles de presse laissent penser que M. Summers a, d’ores et déjà, la préférence du Président qui aurait notamment été amené à le soutenir face à des sénateurs réticents. L. Summers est le neveu du grand économiste américain de l’après-guerre, Paul Samuelson.
Janet Yellen a un profil très différent. Spécialiste d’économie monétaire, elle a enseigné à Harvard et à Berkeley. Pendant les années Clinton, elle a été successivement un des sept membres du Conseil de la Réserve Fédérale et présidente du Conseil des Conseillers Economiques du Président. Durant la décennie qui a suivi, de 2004 à 2010, elle a dirigé la filiale régionale de la Fed qui couvre le grand ouest américain, la Federal Reserve Bank de San Francisco, et participé à ce titre aux réunions du comité de politique monétaire de la Fed, le FOMC, notamment à celles qui ont pris les décisions importantes après le déclenchement de la crise de 2007-2008. En 2010, Mme Yellen a été nommée par le président Obama vice présidente de la Fed. Sa nomination avait été ratifiée par le Sénat.
Mme Yellen a la réputation d’être dovish, c'est-à-dire favorable à une politique monétaire accommodante pour soutenir l’activité au risque d’une accélération de l’inflation. Dans les circonstances actuelles, cette réputation plaide plutôt pour elle dans la mesure où l’inflation est très faible et où le niveau du chômage, encore élevé quoiqu’en baisse, est un indicateur de capacités de production inutilisés et, donc, de marges de croissance non-inflationnistes. Ses interventions publiques et les comptes-rendus du FOMC montrent qu’elle avait été parmi les premières à mettre en garde la Fed sur les risques liés au retournement du marché immobilier en 2007 et sur certains dysfonctionnements du secteur financier américain.
Mme Yellen est mariée à George Akerloff, professeur à l’université de Bekerley et prix Nobel d’économie pour ses travaux sur le rôle des asymétries d’information dans le fonctionnement des marchés et auteur d’un très célèbre article sur le marché des véhicules d’occasion aux Etats-Unis (The market for « lemons »).
Mme Yellen n’a jamais travaillé pour le secteur privé. Elle a la réputation d’être plus à l’écoute de ses interlocuteurs que son rival.
Ayant l’image d’une démocrate plus traditionnelle, Mme Yellen bénéficie du soutien de la majorité de la gauche du parti ainsi que de celles et ceux qui sont favorables à la nomination d’une femme à ce poste mais elle est également soutenu par économiste de tous bords, des observateurs ou des intervenants de marché plus neutres. Ces derniers font valoir son sens de l’écoute et ses compétences techniques. Elle rallie finalement les suffrages de celles et ceux que ce qu’ils perçoivent comme la morgue ou l’excès d’assurance voire le machiavélisme attribué à M. Summers effraient.
Ainsi, les données du choix du Président Obama sont claires. S’il choisit Mme Yellen, tout laisse penser que la politique monétaire américaine s’inscrira dans la continuité de celle impulsée par Ben Bernanke qui vise à créer des conditions monétaires très favorables à la croissance tant que le niveau du chômage reste anormalement élevé aux standards américains. La politique d’achats de titres devrait se ralentir progressivement si la croissance se confirme et celle de taux d’intérêt quasi-nuls se poursuivre au moins jusqu’à ce que le taux de chômage baisse jusqu’à 6,5%, comme l’a déjà annoncé le FOMC. S’il choisit Larry Summers, il y aura davantage d’incertitudes tant sur la politique de la Fed que sur le style de management qu’il mettra en oeuvre. Il est possible que l’orientation générale de la politique monétaire sera moins accomodante. Elle sera en tout cas plus incertaine.
Reste pour le président le choix d’un troisième candidat. Lors d’une récente réunion avec des sénateurs républicains, M. Obama aurait évoqué le nom de Donald Khon, l’ancien vice-président de la Fed. Un banquier central très respecté, qui a fait toute sa carrière au sein de la Fed, avant d’en être nommé Vice-Président en 2006 par George Bush. D’autres économistes démocrates sont également évoqués. Laura Tyson a été un proche conseiller du Président Clinton. Elle est plutôt spécialiste des questions budgétaires. Alan Blinder est un ancien vice-président de la Fed nommé à ce poste par Bill Clinton. Christina Romer a été la première présidente du Conseil des Conseillers Economiques du Président Obama. Les deux derniers cités ont déjà apporté publiquement leur soutien à Janet Yellen.