Les exportations alimentaires de la France devenues plus faibles que les exportations allemandes
La France est l’un des principaux exportateurs mondiaux de produits alimentaires. Depuis une dizaine d’année, elle perd toutefois des parts de marché dans ce secteur, au bénéfice des pays émergents, mais également à celui de l’Allemagne, dont la plus forte compétitivité ne se réduit pas aux seuls produits manufacturés.
Par Charlotte Emlinger
Représentant 12% des exportations françaises, les produits alimentaires (agricoles et agro-alimentaires) constituent un des principaux avantages comparatifs de la France. Ce secteur a longtemps été un des seuls domaines où la France maintenait son rang dans le commerce mondial [1]. Toutefois, depuis une dizaine d’année, la France perd des parts de marché, passant ainsi de 7 à 5,5% du commerce mondial. En 2010, elle n’est plus que le 4ième exportateur mondial de produits alimentaires (Graphique 1).
Cette réduction des parts de marché est particulièrement marquée sur ses traditionnels marchés d’exportations (Graphique 2). Les parts de la France sur le marché européen ont baissé de 3 points de pourcentage entre 2000 et 2010, alors que ce marché représente les trois quarts des exportations françaises dans ce secteur. Les marchés des pays d’Afrique du Nord et du Moyen Orient (6 % des exportations françaises) et d’Afrique Subsaharienne (4% des exportations) ont également vu la part de la France chuter de façon significative. La France s’est en revanche assez bien maintenue sur les marchés d’exportation plus lointains, comme le Japon et la Chine (chacun 2% des exportations alimentaires françaises) où elle exporte essentiellement des produits alimentaires de luxe.
En termes de produits, ce sont surtout les produits bruts (céréales, sucre, fruits et légumes, viandes) qui connaissent les chutes de parts de marché les plus importantes (Graphique 3), en particulier sur les marchés africains. La place de la France dans le secteur des produits transformés se stabilise à l’exception de celui des boissons qui a connu une réduction des parts de marché importante (-5%).
Cette réduction des parts de marchés dans le secteur alimentaire n’est pas propre à la France. En effet, les Etats Unis ont vu leur part de marché baisser de plus de 4 points de pourcentage dans l’agro-alimentaire entre 2000 et 2010, tout comme les Pays bas ou le Canada. Ces baisses des parts de marché s’expliquent principalement par le dynamisme des exportations des pays émergents, en particulier le Brésil dont les exportations alimentaires ont augmenté de 348%, l’Indonésie (265%), la Chine (168%), l’Argentine (191%) et la Pologne (544%).
Il faut toutefois noter qu’un pays européen comme l’Allemagne a non seulement su faire face à cette concurrence des pays émergents dans le secteur alimentaire, mais a également augmenté sa part de marché mondiale pour ces produits, passant ainsi devant la France dans le classement des pays exportateurs de denrées alimentaires (que ce soit pour les produits bruts ou transformés). Ce constat soulève la question de la compétitivité de la France dans un domaine où elle est historiquement un des principaux acteurs au niveau mondial. Il pose aussi la question du poids de la France vis-à-vis des autres pays Européens, en particulier l’Allemagne, dans les négociations relatives à la nouvelle Politique Agricole Commune en 2013.
Cette réduction des parts de marché est particulièrement marquée sur ses traditionnels marchés d’exportations (Graphique 2). Les parts de la France sur le marché européen ont baissé de 3 points de pourcentage entre 2000 et 2010, alors que ce marché représente les trois quarts des exportations françaises dans ce secteur. Les marchés des pays d’Afrique du Nord et du Moyen Orient (6 % des exportations françaises) et d’Afrique Subsaharienne (4% des exportations) ont également vu la part de la France chuter de façon significative. La France s’est en revanche assez bien maintenue sur les marchés d’exportation plus lointains, comme le Japon et la Chine (chacun 2% des exportations alimentaires françaises) où elle exporte essentiellement des produits alimentaires de luxe.
En termes de produits, ce sont surtout les produits bruts (céréales, sucre, fruits et légumes, viandes) qui connaissent les chutes de parts de marché les plus importantes (Graphique 3), en particulier sur les marchés africains. La place de la France dans le secteur des produits transformés se stabilise à l’exception de celui des boissons qui a connu une réduction des parts de marché importante (-5%).
Cette réduction des parts de marchés dans le secteur alimentaire n’est pas propre à la France. En effet, les Etats Unis ont vu leur part de marché baisser de plus de 4 points de pourcentage dans l’agro-alimentaire entre 2000 et 2010, tout comme les Pays bas ou le Canada. Ces baisses des parts de marché s’expliquent principalement par le dynamisme des exportations des pays émergents, en particulier le Brésil dont les exportations alimentaires ont augmenté de 348%, l’Indonésie (265%), la Chine (168%), l’Argentine (191%) et la Pologne (544%).
Il faut toutefois noter qu’un pays européen comme l’Allemagne a non seulement su faire face à cette concurrence des pays émergents dans le secteur alimentaire, mais a également augmenté sa part de marché mondiale pour ces produits, passant ainsi devant la France dans le classement des pays exportateurs de denrées alimentaires (que ce soit pour les produits bruts ou transformés). Ce constat soulève la question de la compétitivité de la France dans un domaine où elle est historiquement un des principaux acteurs au niveau mondial. Il pose aussi la question du poids de la France vis-à-vis des autres pays Européens, en particulier l’Allemagne, dans les négociations relatives à la nouvelle Politique Agricole Commune en 2013.
Graphique 1 - Parts de marché des principaux pays exportateurs de produits agricoles et agro-alimentaires, 2000-2010
Sources : BACI
Graphique 2 - Parts de marché de la France par zone importatrice, 2000-2010
Sources : BACI
Graphique 3 - Parts de marché de la France par groupe de produits agricoles et agro-alimentaires, 2000-2010
Sources : BACI
[1] Il faut préciser que si les parts de marché de la France ont baissé, les exportations de cette dernière en valeur ont presque doublé sur la période considérée, passant de 33 à 65 milliards de dollars entre 2000 et 2010