C'est avec une profonde tristesse que nous apprenons le décès de Jacques Melitz, conseiller au CEPII depuis 2008. Jacques laisse derrière lui un héritage remarquable dans le domaine de l'économie. Ses brillantes études supérieures, effectuées aux États-Unis dans les prestigieuses universités de Californie (Los Angeles) et de Princeton où il soutient une thèse sur la pensée économique d'Henry Sidgwick en 1963, ont pavé la voie d'une carrière exceptionnelle. En 1973, il a rejoint la division de recherche de l'INSEE, qui a ultérieurement donné naissance au Centre de Recherche en Économie et Statistiques (CREST). Il a également partagé son savoir en enseignant à l'Institut d'Études Politiques de Paris, à l'Université Strathclyde à Glasgow, ainsi qu'à l'Université de Heriot-Watt d'Édimbourg. Il a été professeur invité à Princeton et à Harvard et était, depuis 1983, research fellow au Centre for Economic Policy Research.

Dès les années 1960, Jacques s'intéresse à l'économie monétaire, marquant ainsi le début d'une recherche académique particulièrement fructueuse, qui a été publiée dans les meilleures revues de sciences économiques, de finance et de sciences sociales. Sa curiosité et son esprit d'exploration l'ont conduit, dans les années 1990, à se consacrer à l'analyse empirique des modèles macroéconomiques. Plus tard, dans les années 2000, il a apporté une contribution significative à l'examen de l'Union économique et monétaire européenne. C'est au cours de cette période que Jacques forge un champ de recherche novateur en se penchant sur l'impact des langues sur les échanges internationaux. Ses travaux ont révélé des perspectives inédites et ont ouvert de nouvelles voies d'exploration dans le domaine de l'économie internationale. Récemment, Jacques se consacrait à l'histoire des phénomènes monétaires. Sa passion pour comprendre l'évolution des systèmes monétaires et leur influence sur les économies a enrichi le champ de la recherche économique.

Jacques a poursuivi son engagement jusqu'aux derniers mois de sa vie, prodiguant généreusement son savoir aux jeunes chercheurs et témoignant bienveillance et gentillesse envers tous ses collègues. Sa présence illuminait les discussions académiques, sa sagesse guidait les esprits en quête de connaissance, et son soutien réconfortait les cœurs.

En cette période douloureuse, nous adressons nos condoléances les plus sincères à son épouse Susan ainsi qu'à ses enfants. Que la mémoire de Jacques demeure vivante dans nos esprits, rappelant à tous l’héritage remarquable qu'il laisse et l'impact décisif qu'il a eu dans le monde de l'économie et au-delà.

Pour nous, ses collègues, c’est un ami qui s’en est allé et qui va terriblement nous manquer.

Les membres du CEPII