Libre-échange, ce vieux rêve qui bouge
Ce week-end, les ministres de Finances du G7 ont annoncé un accord sur un impôt mondial sur les sociétés d’au moins 15% et sur une meilleure répartition des recettes fiscales provenant des multinationales, particulièrement les géants du numérique. Bruno Le Maire a cependant déclaré hier s’attendre à un « combat difficile » pour convaincre les autres puissances du G20 comme la Chine de ratifier cet accord lors du prochain sommet de début juillet en Italie.
Cet accord a été encouragé par le revirement américain sur la question fiscale depuis l’arrivée au pouvoir de Joe Biden et par les nombreux travaux au sein de l’OCDE qui concluent à un écart immense entre les énormes profits et les impôts dérisoires payés par les grandes multinationales numériques.
La pandémie et l’élection de Joe Biden ont rebattu les cartes du libre-échange : le président américain fait renaître l’alliance occidentale face à la Chine et l’Union Européenne cherche une voie médiane dans le conflit sino-américain.
La crise du Covid-19 est-elle l’occasion d’une nouvelle solidarité ou va-t-on vers une nouvelle guerre froide qui opposera les économies libérales aux économies planifiées et autoritaires ? Les institutions internationales comme l’OMC, l’OCDE et l’OMS sauront-elles contenir les tentions économiques et géopolitiques ? Le libre-échange est-il notre avenir ?
Pour en parler : Sébastien Jean, économiste, directeur du CEPII et directeur de recherches à l’INRAE, Mathilde Dupré, co-directrice de l’Institut Veblen et Isabelle Méjean, économiste et professeure à l’école Polytechnique.
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