Longtemps, les services ont été considérés comme non échangeables, car réclamant la proximité physique du prestataire et du client. La distance géographique constituait une barrière naturelle aux échanges. Les activités fondées sur cette distance – transports de marchandises ou de personnes et voyages – composaient l’essentiel des échanges internationaux de services. Le développement de nouvelles techniques de communication, notamment d’Internet, a réduit cette barrière naturelle pour de nombreuses activités. Aujourd’hui, un architecte peut aussi bien et aussi rapidement transmettre ses plans à une entreprise voisine qu’à une autre située à des milliers de kilomètres. Les changements intervenus dans la composition des échanges mondiaux de services traduisent ces phénomènes. Mais, en dépit des progrès réalisés dans les moyens d’« échanger » des services, il reste que la proximité physique du prestataire et du client demeure, dans certains cas, utile, voire nécessaire. Aussi, les pressions en faveur de la libéralisation qui ont abouti au sein de l’OMC à l’Accord général sur le commerce de services (en anglais, GATS) ont conduit l’organisation à adopter un concept large de la notion d’échanges, étendue notamment à l’activité des filiales à l’étranger. Après avoir rappelé les principales caractéristiques des échanges stricto sensu, nous verrons comment les difficultés de recensement des échanges au sens large et d’estimation de l’impact de leur libéralisation font obstacle à l’avancée des négociations. [...]
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