Parfois jugés extravagants, les salaires de la finance font débat. À partir d’une large base de données portant sur 23 pays au cours de la période 1970-2011, l’étude reprise dans cette Lettre examine leur évolution relative et les déterminants de l’écart observé par rapport à ceux des autres secteurs. En France, les salaires étaient 30 % plus élevés dans le secteur financier que dans le secteur privé non financier au début des années 1980. En 2008, l’écart atteignait 60 %. Aux États-Unis, cet écart a atteint jusqu’à 90 % en 2008 ! Ces évolutions reflètent la meilleure rémunération des travailleurs les plus qualifiés du secteur financier, en particulier ceux qui occupent des fonctions liées à la prise de risque (comme les traders). Est-ce dû à un usage plus intensif des talents à rémunérer ou à l’accroissement de la rente de l’industrie bancaire que les talents parviennent à s’accaparer ? Telle est la question de fond de cette étude, qui montre que la déréglementation financière – en modifiant la portée et l’éventail des activités exercées – constitue le facteur clé de la dynamique des salaires dans la finance. Une histoire de rente donc plus que de talents, accrue par la déréglementation.
Mots-clés :
JEL : G2, J2, J3
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