L’arroseur arrosé : guerre commerciale et chaînes de valeur mondiales
Cecilia Bellora
Lionel Fontagné
Depuis début 2018, l'administration américaine a pris plusieurs mesures limitant ses importations, en particulier celles en provenance de Chine. Les pays affectés ont riposté. Au-delà des mesures déjà mises en oeuvre, les belligérants envisagent désormais deux voies opposées : l’ouverture de nouveaux fronts (notamment dans l’industrie automobile, visant d’abord l’Union européenne et en particulier l’Allemagne) ou l’accalmie pour éviter de nouveaux dommages. D’après nos estimations, les mesures déjà mises en oeuvre feraient subir d'importantes pertes de valeur ajoutée à la Chine (91 milliards de dollars à long terme), mais aussi aux États-Unis (62 milliards), en raison de l’imbrication internationale des chaînes de valeur. Comme dans toute guerre, imposer des pertes à son ennemi a un coût. Si la guerre tarifaire venait à s'étendre, l'industrie allemande paierait un lourd tribut. La voie opposée, celle d'une accalmie au moyen d'un accord sur les biens industriels entre les États-Unis et l’Union européenne, éviterait des résultats indésirables, mais n'apporterait en soi que des gains limités.
Cecilia Bellora
Lionel Fontagné
Mots-clés :
JEL : F12, F13, F17
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