L’accord commercial signé le 15 janvier n’est qu’une trêve, laissant en place des droits de douane additionnels sur les deux tiers environ des importations américaines en provenance de Chine. Les engagements d’achats de produits américains devraient contribuer à diminuer le déficit commercial vis-à-vis de la Chine, mais pas nécessairement à réindustrialiser les États-Unis, tandis qu’ils léseront les pays tiers. Les engagements sur les droits de propriété intellectuelle, les transferts de technologie ou les services financiers, renforceront plutôt l’investissement en Chine des entreprises américaines, si tant est qu’ils aient un impact significatif. Et les engagements chinois d’alignement partiel sur les pratiques américaines en termes de normes sanitaires, pour sensibles qu’ils soient, n’auront que des conséquences commerciales limitées en ampleur et cantonnées au secteur agricole. En l’absence de système de règlement des différends basé sur un socle institutionnel crédible, l’accord échoue à garantir une stabilité durable, d’autant que le problème central des subventions industrielles n’est pas abordé, et que la perspective d’un accord « de phase deux » paraît nébuleuse et incertaine. Cet accord constitue un nouveau pas franchi dans la déstabilisation du système commercial multilatéral, en tentant d’assujettir les relations commerciales au rapport de force politique bilatéral.
Mots-clés : Accord commercial | États-Unis | Chine | OMC
JEL : F13, F42
Mots-clés : Accord commercial | États-Unis | Chine | OMC
JEL : F13, F42
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