Economic Crisis and Global Supply Chains
Agnès Bénassy-Quéré
Yvan Decreux
Lionel Fontagné
David Khoudour-Castéras
Points clés :
Agnès Bénassy-Quéré
Yvan Decreux
Lionel Fontagné
David Khoudour-Castéras
Résumé :
Le fort recul du commerce mondial au dernier trimestre 2008 et au premier trimestre 2009 a marqué les esprits. Des prévisions alarmistes ont été publiées pour l’ensemble de l’année 2009 et plusieurs explications ont été avancées. En particulier, au-delà des restrictions de crédit et de la chute de la demande mondiale, il a été suggéré que, en raison de la mondialisation des chaînes de valeur, le commerce mondial devait inévitablement sur-réagir à la chute du PIB mondial. Nous remettons en cause ce point de vue à travers quelques calculs simples, puis par la simulation d’un modèle multi-régional et multi-sectoriel d’équilibre général calculable, qui prend en compte explicitement les chaînes d’approvisionnement au inter et intra-sectorielles. A partir du modèle MIRAGE, on étudie si les prévisions de croissance d’avril 2009 c, conjuguées à une déformation de la demande au détriment des biens d’investissement et à un arrêt du processus de réduction des coûts du commerce, est cohérente avec un sur-ajustement du commerce par rapport au PIB mondial. Lorsque les flux de commerce sont corrigés par le prix du PIB mondial, le commerce mondial baisse de 8,9% en 2009 selon le modèle, contre une baisse de « seulement » 1,3% pour le PIB mondial. Cependant, si le commerce est corrigé par le prix spécifique de chaque catégorie de biens échangés, la chute du commerce mondial est bien plus limitée (-2.4 percent). Ainsi, une part importante de la baisse du commerce prédite par le modèle provient en fait d’une baisse du prix relatif des biens échangés. L’écart résiduel de 1,3 point entre baisse du PIB et baisse du commerce se résorbe complètement lorsque le PIB mondial est calculé à partir des PIB régionaux agrégés aux taux de change courant et non plus aux parités de pouvoirs d’achat. Finalement, nos résultats ne confirment pas l’existence d’une sur-réaction systématique du commerce par rapport au PIB mondial liée à la mondialisation des chaînes de valeur. Il faut alors rechercher dans les contraintes de crédit ou la contraction des stocks l’explication à la forte baisse observée au plus fort de la crise.
Mots-clés : COMMERCE INTERNATIONAL | CRISE | MEGC | mondialisation des chaînes de valeur | CRISE MONDIALE
JEL : F10, C68, F17, F43
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