Réflexions sur les transformations du modèle chinois (2/3)
Trois semaines en Chine avec ma co-auteure Mme Guo Bai, ponctuées de rencontres et conférences dans les grandes universités et organisations publiques et privées, ont permis d’affiner ma réflexion sur les transformations actuelles de l’économie chinoise.
Par Michel Aglietta
>>> Réflexions sur les transformations du modèle chinois (1/3)
Le changement fondamental du marché du travail sous l’effet de la transition démographique est le moteur endogène de la grande transformation de l’économie chinoise qui s’amorce. La hausse du salaire réel avait systématiquement dépassé celle du PIB réel depuis 2001. Mais à partir de 2009 elle s’est fortement accélérée, alors que celle du PIB réel ralentissait sensiblement. Le pouvoir de négociation des salariés s’est amélioré. Le gouvernement accompagne ces évolutions : il a instauré un nouveau droit du travail et a accéléré le rattrapage du salaire minimum. Non seulement la hausse des revenus a fait progresser la consommation des résidents urbains, mais elle a profondément changé la situation des migrants.
Selon une enquête nationale auprès de 1 500 migrants par le service d’études du Financial Times China Confidential, la génération née dans les années 1990 dépense une part bien plus grande que celle née dans les années 1970 (53% contre 38%) d’un revenu disponible qui lui-même s’est fortement accru. Ces nouveaux consommateurs ont déjà fait passer la contribution de la consommation dans la croissance du PIB au-dessus de celle de l’investissement en 2011 et 2012 et il en sera certainement de même cette année.
Du côté de l’offre, la hausse du coût du travail dans les provinces de l’Est, jointe au ralentissement de la demande mondiale et aux investissements massifs dans les infrastructures qui ont abaissé les coûts de transport et développé les services urbains dans l’Ouest, provoquent la migration des entreprises vers ces régions. Le gouvernement est en train de gagner son pari « Go West ». Dans les douze mois précédant mars 2013, les champions de la croissance du PIB ont été des provinces de l’Ouest (Yunnan, Sichuan, Guizhou, Chongqing) avec 12,5%, suivies par des provinces centrales (Anhui 11,2%, Hunan 10,1%, Hubei 9,7%), alors que la croissance nationale a été de 7,8%.
Avec 250 à 300 millions de ruraux qui migreront d’ici 2030, l’urbanisation est le processus directeur de la transformation conjointe des modes de vie et des structures productives. Promouvoir les villes du 21ème siècle est le grand défi de la réforme chinoise.
Le changement fondamental du marché du travail sous l’effet de la transition démographique est le moteur endogène de la grande transformation de l’économie chinoise qui s’amorce. La hausse du salaire réel avait systématiquement dépassé celle du PIB réel depuis 2001. Mais à partir de 2009 elle s’est fortement accélérée, alors que celle du PIB réel ralentissait sensiblement. Le pouvoir de négociation des salariés s’est amélioré. Le gouvernement accompagne ces évolutions : il a instauré un nouveau droit du travail et a accéléré le rattrapage du salaire minimum. Non seulement la hausse des revenus a fait progresser la consommation des résidents urbains, mais elle a profondément changé la situation des migrants.
Selon une enquête nationale auprès de 1 500 migrants par le service d’études du Financial Times China Confidential, la génération née dans les années 1990 dépense une part bien plus grande que celle née dans les années 1970 (53% contre 38%) d’un revenu disponible qui lui-même s’est fortement accru. Ces nouveaux consommateurs ont déjà fait passer la contribution de la consommation dans la croissance du PIB au-dessus de celle de l’investissement en 2011 et 2012 et il en sera certainement de même cette année.
Du côté de l’offre, la hausse du coût du travail dans les provinces de l’Est, jointe au ralentissement de la demande mondiale et aux investissements massifs dans les infrastructures qui ont abaissé les coûts de transport et développé les services urbains dans l’Ouest, provoquent la migration des entreprises vers ces régions. Le gouvernement est en train de gagner son pari « Go West ». Dans les douze mois précédant mars 2013, les champions de la croissance du PIB ont été des provinces de l’Ouest (Yunnan, Sichuan, Guizhou, Chongqing) avec 12,5%, suivies par des provinces centrales (Anhui 11,2%, Hunan 10,1%, Hubei 9,7%), alors que la croissance nationale a été de 7,8%.
Avec 250 à 300 millions de ruraux qui migreront d’ici 2030, l’urbanisation est le processus directeur de la transformation conjointe des modes de vie et des structures productives. Promouvoir les villes du 21ème siècle est le grand défi de la réforme chinoise.
>>> Réflexions sur les transformations du modèle chinois (3/3)