Les migrations intra-européennes sont d’ampleur limitées et se concentrent sur les grands pays
Le principe de libre circulation des personnes est, avec celui des marchandises et des capitaux, au cœur de la construction européenne. Dans les faits, on est loin d’observer des flux massifs de migrations intra-communautaires.
Par Xavier Chojnicki
Billet du 4 septembre 2014
Depuis le 1er janvier 2014, Roumains et Bulgares (entrés dans l’Union Européenne en 2007) ont le droit d’exercer librement une activité professionnelle dans n’importe quel pays de l’UE. Ce n’était pas encore le cas avant cette date, notamment en Autriche, en Belgique, en France, en Allemagne ou encore au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en Espagne.
En ces temps de difficultés économiques, la levée des restrictions portant sur l’accès au marché du travail pour ces populations suscite la crainte d’un afflux massif de travailleurs originaires d’Europe de l’est. Cela a contribué à relancer dans certains pays de l’Union le débat sur les migrations intra-européennes et le principe de libre circulation des personnes au sein de l’Union européenne (UE).
En 2013, la part des migrants originaires d’un autre pays de l’Union représentait en moyenne 2,7 % du total de la population de chaque Etat-membres, contre 6,7 % pour l’ensemble des migrants. Ces proportions étaient respectivement de 3,3 % et 8,1 % pour les seuls pays de l’UE15.
Ces migrations intra-européennes ont eu tendance à progresser lors de la dernière décennie. Dix ans plus tôt, en 2003, les résidents étrangers en provenance d’un autre pays européen ne représentaient que 1,3 % de la population de l’UE27.
Ces chiffres ne prennent en compte ni les non-européens en mobilité intra-communautaire, ni les nationaux de retour dans leur pays d’origine, après avoir effectué un séjour, parfois très long, dans d’autres pays de l’Union.
Tableau 1: Population des migrants dans l'UE en 2013
Source : Eurostat, calcul de l’auteur.
On retrouve l’essentiel des migrants intra-communautaires en Allemagne, au Royaume-Uni, en Espagne, en Italie et en France. Ces 5 pays reçoivent 75 % des adultes en âge de travailler en provenance d’un autre Etat de l’UE (graphique 1).
Le tableau est identique si l’on s’intéresse aux seules migrations en provenance d’un nouvel Etat membre découlant des élargissements aux pays d’Europe centrale et orientale, de 2004, 2007 et 2013. 60 % des migrants originaires de ces nouveaux Etats-membres résident dans les quatre principaux pays d’accueil cités-ci dessus. La polarisation est alors extrêmement forte. Par exemple, trois-quarts des citoyens roumains vivant dans un autre pays européen résident soit en Italie, soit en Espagne. De la même manière, deux tiers des migrants polonais en Europe vivent en Allemagne ou au Royaume-Uni.
Graphique 1: Population des migrants citoyens de l'UE en 2013
Note : Pas d’indication sur la provenance des citoyens européens dans le cas de la France, du Luxembourg, de la Grèce et de Chypre.
Source : Eurostat, calcul de l’auteur.
En ces temps de difficultés économiques, la levée des restrictions portant sur l’accès au marché du travail pour ces populations suscite la crainte d’un afflux massif de travailleurs originaires d’Europe de l’est. Cela a contribué à relancer dans certains pays de l’Union le débat sur les migrations intra-européennes et le principe de libre circulation des personnes au sein de l’Union européenne (UE).
En 2013, la part des migrants originaires d’un autre pays de l’Union représentait en moyenne 2,7 % du total de la population de chaque Etat-membres, contre 6,7 % pour l’ensemble des migrants. Ces proportions étaient respectivement de 3,3 % et 8,1 % pour les seuls pays de l’UE15.
Ces migrations intra-européennes ont eu tendance à progresser lors de la dernière décennie. Dix ans plus tôt, en 2003, les résidents étrangers en provenance d’un autre pays européen ne représentaient que 1,3 % de la population de l’UE27.
Ces chiffres ne prennent en compte ni les non-européens en mobilité intra-communautaire, ni les nationaux de retour dans leur pays d’origine, après avoir effectué un séjour, parfois très long, dans d’autres pays de l’Union.
Tableau 1: Population des migrants dans l'UE en 2013
Source : Eurostat, calcul de l’auteur.
On retrouve l’essentiel des migrants intra-communautaires en Allemagne, au Royaume-Uni, en Espagne, en Italie et en France. Ces 5 pays reçoivent 75 % des adultes en âge de travailler en provenance d’un autre Etat de l’UE (graphique 1).
Le tableau est identique si l’on s’intéresse aux seules migrations en provenance d’un nouvel Etat membre découlant des élargissements aux pays d’Europe centrale et orientale, de 2004, 2007 et 2013. 60 % des migrants originaires de ces nouveaux Etats-membres résident dans les quatre principaux pays d’accueil cités-ci dessus. La polarisation est alors extrêmement forte. Par exemple, trois-quarts des citoyens roumains vivant dans un autre pays européen résident soit en Italie, soit en Espagne. De la même manière, deux tiers des migrants polonais en Europe vivent en Allemagne ou au Royaume-Uni.
Graphique 1: Population des migrants citoyens de l'UE en 2013
Note : Pas d’indication sur la provenance des citoyens européens dans le cas de la France, du Luxembourg, de la Grèce et de Chypre.
Source : Eurostat, calcul de l’auteur.
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