Trop souvent appréhendé dans son ensemble, le monde arabe englobe une grande diversité de pays tant pour ce qui est du développement économique que s’agissant de l’héritage politique et culturel. Des côtes marocaines au Golfe arabo-persique existe-t-il cependant des traits communs ? Quels antagonismes entravent au contraire cette unité du monde arabe longtemps recherchée ?

Les révoltes de 2011 ont pris leur essor en pleine crise économique mondiale. La dégradation de la vie quotidienne (augmentation des prix, hausse du chômage, manque de logements…) s’est ajoutée aux frustrations longtemps accumulées face à des régimes autocratiques et liberticides. Pour tourner le dos à l’immobilisme, le temps est venu de s’interroger sur les leviers à mobiliser pour permettre au monde arabe de s’insérer pleinement dans la mondialisation. Comment orienter les investissements afin d’offrir à l’horizon 2030 d’autres perspectives pour la jeunesse ?

Beaucoup ont voulu voir dans les modes d’expression utilisés depuis 2011, le reflet d’une tendance mondiale s’adossant à la montée en puissance d’une classe moyenne éduquée ne se satisfaisant plus des modes de représentation traditionnels. Le recours aux blogs, aux tweets, aux manifestations d’ampleur seraient autant de modes d’action plus participatifs court-circuitant les partis traditionnels. Quelle est la portée réelle de ces réseaux sociaux ? Quel est le rôle de chaînes satellitaires et notamment celui d’Al-Jazeera ?

Toutes les évolutions politiques sont longues et aléatoires. Comment les sociétés arabes sont-elles aujourd’hui en train de s’approprier les notions de démocratie, de libéralisation, de bonne gouvernance, voire de laïcité ? Entre vision universaliste occidentale et reconnaissance des particularismes des sociétés musulmanes et patriarcales, comment assurer la meilleure lecture possible des obligations découlant de la légitimité politique ? Existe-t-il pour l’avenir d’autres voies que les scénarios les plus radicaux mis en avant ?