Rééquilibrage de la zone euro : plus facile avec le bon diagnostic !
François Geerolf
Thomas Grjebine
François Geerolf
Thomas Grjebine
La crise sanitaire remet au centre du débat l’hétérogénéité des niveaux de désindustrialisation et de balances commerciales des pays européens, et plus particulièrement au sein du couple franco-allemand. Cet écart est généralement imputé aux différences de compétitivité entre les deux pays, qui conduisent à prescrire des politiques de baisses de coût du travail en France. Pourtant, ces différences de performances extérieures s’expliquent davantage par des politiques de demande (notamment fiscales) opposées. Un tel diagnostic amène à des recommandations nouvelles et plus facilement actionnables pour réduire les déséquilibres en zone euro. Car si l’on s’en tient à l’approche par la compétitivité, le rééquilibrage est à la limite de l’insurmontable : pour le financer, la baisse des cotisations sociales nécessaire en France réclamerait une hausse de TVA d’au moins 8 points de pourcentage ! En revanche, lorsqu’on change d’angle, en empruntant celui de la demande agrégée, les efforts à consentir pour parvenir à un rééquilibrage sont bien moins importants, et les conséquences beaucoup moins lourdes si ce sont les pays excédentaires qui s’ajustent. D’après nos estimations, une baisse pérenne de la TVA de 3 points en Allemagne, accompagnée d’une augmentation des dépenses sociales de 1 point de PIB, serait suffisante pour ramener le compte courant allemand à sa valeur d’équilibre calculée par le FMI (2,5 % du PIB).
Données source : let411.xlsx
Keywords : Compétitivité | Dévaluation fiscale | Déséquilibres européens | Demande agrégée | Politiques macroéconomiques
JEL : E62, F40, H20
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