Bien qu’elle n’ait pas été perçue comme telle sur le moment, l’année 2021 apparaît avec le recul comme une année de transition. Dans les pays développés, la vaccination et le soutien massif aux économies ont permis un allègement des restrictions et un fort redémarrage de l’activité. La Chine, qui avait été moins affectée par la pandémie, et les pays exportateurs d’énergie et de matières premières ont pleinement bénéficié de cette reprise. Les pays les plus pauvres n’ont, en revanche, pas connu la même dynamique.

L’année 2021 a également été marquée par un regain de l’inflation. Outre les prix de l’énergie et des matières premières, les perturbations des chaînes d’approvisionnement que la pandémie a entraînées voire l’adoption d’un plan de soutien massif à la demande aux États-Unis, dont l’économie était alors très dynamique, ont certainement joué un rôle.

Le CEPII avait réagi au déclenchement de la pandémie en 2020 en contribuant à l’analyse de ses conséquences dans les semaines qui ont suivi. En 2021, il a achevé des travaux sur ce thème mais avec davantage de recul. Ces derniers ont notamment concerné la place de la France et de l’Europe dans le commerce international de produits pharmaceutiques, le rôle des travailleurs immigrés dans les secteurs essentiels, l’impact (limité) de la pandémie sur les défaillances d’entreprise et, par suite, la rentabilité des banques.

De nombreuses études, qui se situent dans une temporalité de moyen terme dont le Centre s’est fait une spécialité, ont également été publiées. Sans pouvoir toutes les mentionner ici, on retiendra les travaux sur les causes de l’hétérogénéité des niveaux de désindustrialisation et de balances commerciales des pays européens, la contribution des immigrés qualifiés à l’innovation des entreprises en France, l’impact économique et environnemental du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières proposé par la Commission européenne, l’intégration commerciale panafricaine ou monétaire en Afrique de l’Ouest ou les mécanismes de transmission des chocs par les chaînes de valeur mondiales.

Le CEPII a également mis à jour ses bases de données et, surtout, continué à adapter ces dernières aux standards les plus rigoureux, notamment en matière de transparence. Ces bases sont destinées à la communauté scientifique internationale. Une partie est cependant mise à disposition du grand public sous une forme plus accessible.

Le décryptage d’une actualité économique internationale chargée, encore très marquée par la pandémie, à destination d’un large public s’est également poursuivi.

Ce rapport d’activité se cantonne à l’année 2021 mais il n’est pas possible de clore cet éditorial sans évoquer les bouleversements induits par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Tout en restant fidèle à sa mission d’analyse des tendances structurelles de l’économie mondiale, le CEPII se devra de les intégrer, dès 2022, à ses travaux de recherche, d’éclairage des décideurs et de pédagogie auprès du plus grand nombre.

Jean Lemierre
Président du Conseil du CEPII